Le Choix d’Hercule
Morales du premier XIXe siècle
ISBN : 979-10-231-0527-8
Collections : Lettres françaises
Date de publication : 10/01/2024
Format : 16 x 24 cm
Nombre de pages : 366
24,00 €

L’apologue classique du choix d’Hercule trouve une actualité nouvelle à l’époque romantique. Les personnages du roman réaliste s’en souviennent qui vont dans la vie de carrefour en carrefour. Dans les premières années du XIXe siècle, la littérature, en France, s’impose comme le lieu privilégié où l’on s’essaie à la vie. 

À quoi sert la littérature ?

À s’orienter dans les chemins de l’existence, à anticiper le moment crucial du choix, à apprivoiser en soi les déchirures tragiques du dilemme. 

Quels liens intimes se tissent entre le livre et la vie, le livre et la société dans lequel il est lu ? 

Cette question très actuelle, qui témoigne d’un certain retour aux « humanités » dans la critique littéraire, le premier XIXe siècle se l’est posée avec une acuité d’autant plus grande qu’il naissait sur les « débris » de l’Ancien Régime, qu’il lui fallait mettre des mots sur ce grand bouleversement et reconstruire des cadres moraux et sociaux. Tout y est ainsi évalué à l’aune d’une moralité qui se cherche et se déplace : l’Institution propose des normes plus incertaines qu’on ne pourrait le croire (la censure théâtrale, le prix Montyon, l’Université) ; penseurs et écrivains proposent leur morale, singulière ou communautaire (Ballanche, Tocqueville, Balzac, Sand, Musset, Gautier, Fourier, Leroux…), tandis que les contre-modèles prolifèrent (le gueux, le brigand, le poète-assassin, le criminel), qui n’expriment pas un renoncement à la morale, fût-ce celle de l’immoralité.

Préface, par Christophe Pradeau, Myriam Roman, Sophie Vanden Abeele-Marchal

 

Première partie - Morales de l’Institution

 

Sophie Vanden Abeele-Marchal, Les Essais de littérature et de morale de Saint-Marc Girardin ou la critique éthique à l’aune du libéralisme de la monarchie de Juillet

Christèle Couleau, Balzac, Flaubert et le prix Montyon

Odile Krakovitch, Le consensus moral entre censeurs et dramaturges durant la première moitié du xixe siècle

Lucie Rey, Le vrai, le beau, le bien, ou l’art au service du spiritualisme cousinien 

 

Deuxième partie - (Re)penser la morale

 

Claude Rétat, L’humanité sentimentale : Pierre-Simon Ballanche 

Laurence Guellec, La voie utilitariste : doctrine de l’intérêt bien entendu et morales secrètes dans la Démocratie en Amérique de Tocqueville

Françoise Sylvos, Morales de l’utopie au xixe siècle

 

Troisième partie - Morales de l’écrivain

 

Emmanuelle Tabet, Faut-il tout dire ? Moralité et immoralité de la révélation de soi chez Chateaubriand

Jacques-David Ebguy, Pour en finir avec le jugement ? Balzac face à la question morale 

Brigitte Diaz, « Moraliser son siècle » : l’éthique de la littérature selon George Sand 

Sylvain Ledda, Musset moraliste ? 

Martine Lavaud, Théophile Gautier, la morale et la caricature 

 

Quatrième partie - Figures de la transgression

 

Anne Kern-Boquel, La figure du gueux dans l’œuvre de Béranger 

Roselyne de Villeneuve, De la difficulté d’être brigand : le voleur, la vocalité et le vague dans Jean Sbogar 

Myriam Roman, La morale du poète-assassin : Pierre-François Lacenaire (1835-1836) 

Alex Lascar, Un romancier romantique face au crime et aux criminels : Eugène Sue, Les Mystères de Paris

Michel Lichté, Le criminel balzacien 

 

Christophe Pradeau, Conclusion. La littérature, apprentissage de la vie : Balzac, Proust et le choix d’Hercule

 

Bibliographie

Index des noms propres

Sophie Vanden Abeele est maître de conférence HDR à la faculté des Lettres de Sorbonne-Université, ainsi que chargée de cours à Science Po. Spécialiste de littérature française du XIXe siècle, sa thèse portait sur Virginie Ancelot, femme de lettres au XIXe siècle. Ses recherches portent sur Alfred…
Christophe Pradeau est maître de conférences HDR à la faculté des Lettres de Sorbonne Université. Ses travaux portent sur les formes longues du roman (Cycle et Collection, 2008 ; Proust à Illiers-Combray : l’éclosion du monde, 2013) et sur la critique littéraire (Où est la littérature mondiale ?,…
Spécialiste de Victor Hugo, du romantisme et des relations entre littérature et justice au XIXe siècle, Myriam Roman est professeure de littérature française du XIXe siècle à l'Université de Lille (ULR 1061 Alithila).

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